Marseille: Enquête publique à la mi-août sur les rejets de boues rouges dans les Calanques
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Une enquête publique va être réalisée du 17 août au 25 septembre sur le renouvellement de l’autorisation de rejets des déchets de l’usine d’alumine de Gardanne, selon la préfecture Bouches-du-Rhône. Elle déverse depuis des dizaines d’années des « boues rouges » au large des Calanques entre Marseille et Cassis. Depuis près de 50 ans, l’usine bénéficie d’un droit à expédier ces résidus au large de Cassis, au milieu du Parc national des Calanques.

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Marseille: Enquête publique à la mi-août sur les rejets de boues rouges dans les Calanques

Rappel des faits

Reportée en avril dernier juste après avoir été annoncée, l’enquête publique obligatoire pour délivrer, ou pas, l’autorisation de rejeter en mer, dans la fosse de la Cassidaigne, les effluents liquides issus de la production d’alumine de l’usine Alteo, à Gardanne, est relancée. Dans une interview accordée à La Provence, le préfet Michel Cadot annonce qu’elle se déroulera du 17 août au 25 septembre. A l’issue, une commission d’enquête rendra un avis. Cette enquête n’impacte en rien l’arrêt du rejet des résidus solides (boues rouges) toujours prévu au 31 décembre 2015.

Pourquoi cette enquête ?

« Alteo bénéficie d’une autorisation d’exploiter son usine de production d’alumine à Gardanne depuis un arrêté préfectoral de 1978, suivi de deux textes complémentaires prévoyant la réduction progressive des rejets solides jusqu’à l’arrêt complet au 31 décembre prochain. Afin de respecter cette échéance, de nouveaux procédés de filtres-presse ont été mis en place par Alteo afin de rejeter en mer des résidus liquides. Ces nouveaux procédés ont fait l’objet d’une nouvelle demande d’autorisation, déposée le 19 mai 2014. Parallèlement, la société Aluminium Péchiney a sollicité le renouvellement de la concession d’utilisation du domaine public maritime pour les canalisations nécessaires à l’activité ainsi qu’au rejet en mer des eaux traitées. Une enquête publique est obligatoire et indispensable pour que je puisse décider.

En quoi consiste-t-elle ?

Le dossier, qui comprend notamment l’étude d’impact, les autorisations précédentes et l’ensemble des rapports faits sur le sujet avec la réponse de l’industriel, sera déposé dans les 27 communes concernées, en mairie avec des heures de consultation. Une réunion publique sera organisée afin de rendre ce dossier complexe accessible. À l’issue des six semaines de consultation, une commission d’enquête, dont le président est désigné par le tribunal de commerce, rendra un avis.

Il vous engage ?

L’avis est consultatif mais déterminant.

Pourquoi cette enquête a-t-elle été reportée alors que vous l’aviez annoncée, en avril ?

A l’issue des rapports du BRGM et de l’ANSES (1), la ministre de l’Environnement, et c’est son rôle, a souhaité des rapports complémentaires ainsi qu’une campagne de pêche plus large afin d’avoir une base plus large et plus complète. Il n’y a pas eu de cafouillage, mais un souhait d’approfondir.

Ce report a surpris tout le monde, surtout Alteo…

Sans doute… Ils sont assez sur la brèche.

Le problème a-t-il suffisamment été anticipé par l’Etat et par Alteo ?

Sur le plan technologique, le dossier a été anticipé. Alteo a énormément investi pour ses filtres-presse. Mais sommes nous partis assez vite ? Oui… Ces études complémentaires ont entraîné quelques semaines de retard mais elles ne nuisent pas à la suite des opérations.

En début d’année, la découverte, à Bouc Bel Air, d’une résurgence d’eau polluée en lien avec le site de stockage de Mange Garri avait entraîné deux arrêtés, dont le vôtre, interdisant la consommation de l’eau des forages. Des analyses ont été faites mais elles n’ont toujours pas été communiquées. Pourquoi ?

Je ne le sais pas. Ces résultats ont pourtant été transmis à la Dreal. Et chacune des parties peut en faire état.

A plusieurs reprises, vous avez rappelé à Alteo sont devoir de transparence. Est-il respecté ?

Je peux difficilement porter un jugement complet. Ce site est bien géré par un fleuron de notre industrie. Mais il faut une grande vigilance et une réelle transparence avec les habitants ».

(1) Bureau de recherche géologique et minier (BRGM) et Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)