Transition écologique et éducation à l’environnement
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La transition écologique peut-elle être seulement un choix technologique ?

Ainsi il faut rénover l’habitat, isoler massivement de l’extérieur, et de préférence avec des matériaux écologiques, et investir dans les énergies renouvelables, mais ce n’est pas suffisant.
Une rupture culturelle de l’approche  des problématiques énergétiques et environnementales est une nécessité.

 

Pour réussir cette transition, pour que cette politique produise des effets efficaces et durables, il est nécessaire d’accompagner cette transition par une démarche suivie d’éducation à l’environnement. *

Il ne faudra pas se contenter d’études techniques et de la réalisation des travaux, il faudra aussi:

  • – Former des professionnels du bâtiment et des enseignants  à la maîtrise de l’énergie mais aussi à l’éco-construction, avec la possibilité de revaloriser les métiers du bâtiment en se souciant de la santé des travailleurs et des habitants.
  • – Informer les habitants et leur donner un mode d’emploi attrayant des nouveaux équipements, pour qu’ils les utilisent efficacement et ainsi réduire la précarité énergétique
  • – Assurer un suivi des consommations d’énergie pour pouvoir intervenir si nécessaire, en créant des postes d’économes de flux.

L’expérience démontre que pour obtenir cette rupture; il est nécessaire d’obtenir l’action conjointe sur un territoire :

  1. Des citoyens-consommateurs et des associations,  qui peuvent être informés par les Espaces Info Energie (visites, débats, expositions…).
  2. Des établissements scolaires qui s’impliquent dans un programme durable d’éducation à l’énergie avec le soutien d’associations spécialisées.
  3. De la collectivité territoriale, qui se lance dans une politique suivie d’économies d’énergie, à partir d’un diagnostic de ses bâtiments, de ses consommations, avec l’aide d’économes de flux, et donc montre l’exemple en investissant dans la maîtrise de l’énergie, par exemple en réduisant la consommation d’électricité de l’éclairage public

C’est ce qui est réalisé par la Région PACA dans le cadre « des collectivités lauréates » du programme « AGIR pour l’énergie du futur ».

 

 Actuellement on peut constater dans de nombreux établissements publics un gaspillage considérable, il est nécessaire de mettre en place :

  • Un vaste programme de rénovation thermique lourde, financé par les économies générées sur les dépenses d’achat d’énergie attendues,
  • Une action durable de formation et de mobilisation participative des personnels
  • Un affichage public et pédagogique des consommations d’eau et d’énergie (conformément à une directive européenne non appliquée)
  • Des agendas 21 (non-technocratiques) en particulier dans les établissements scolaires en créant un programme ambitieux d’échanges et de co-formation entre les acteurs.
  • Une mobilisation des personnels y travaillant, à la fois car ils observent des gaspillages ou dysfonctionnements, mais aussi parce qu’ils peuvent s’impliquer par leur comportement responsable pour rendre encore plus efficaces les locaux

 

Affecter un pourcentage significatif d’une taxe carbone à créer pour développer une éducation à l’environnement vers un développement durable

A  tous les âges de la vie et vers tous les publics.

 

Construire une démarche éducative en accompagnement de chaque politique publique, en rapport avec la transition écologique.

Nous demandons qu’un pourcentage des montants des travaux soit dédié à l’action éducative.
La Région PACA est riche d’un réseau d’associations d’éducation à l’environnement, dynamiques et innovantes. Plutôt que de ne pas renouveler, sans concertation, en 2013, des conventions pluri-annuelles avec ces associations, le Conseil Régional serait bien inspiré de comprendre que les élus écologistes, tout seuls, ne pourront pas faire grand-chose pour développer le plus possible cette transition écologique.
De la même manière qu’un gouvernement ne peut pas faire grand-chose s’il ne s’appuie pas sur une société civile en mouvement.
Veut-on que ces associations, qui sont constructives et imaginatives, tendent à se transformer en éco-guerriers? Il est temps de se ressaisir.

 

Des rendez-vous :

  •  De janvier à avril: Le débat régional sur la transition écologique
  • Du 5 au 7 mars, auront lieu, à Lyon, au Conseil Régional Rhône-Alpes, les 3ème Assises Nationales de l’E.E.D.D. Soyons nombreux à y participer: www.assises-eedd.org
  • Les 25 et 26 novembre, c’est à Marseille que se tiendront les 7èmes Assises nationales du développement durable, organisées par le Conseil Régional et l’Association des Régions de France: l’éducation à l’environnement pourrait aussi s’y affirmer comme un incontournable de la réussite d’une transition écologique

Une définition de l’éducation à l’environnement vers un développement durable (E.E.D.D.)

  • C’est une éducation émancipatrice qui met au premier plan les valeurs et qui a pour finalité la responsabilisation et l’engagement des citoyens dans l’action.C’est donner les connaissances nécessaires et les éléments de conscience pour que chacun considère que la Terre est un bien commun dont nous devons prendre soin, que tous les humains doivent être solidaires entre eux, avec cette Terre et avec tout ce qui y vit.
  • C’est forger l’esprit critique. Cette éducation laïque conduit à l’autonomie permettant à chaque personne de penser, de décider et d’agir par elle-même.
  • C’est augmenter la faculté d’attention, pour cultiver la fraternité et replacer l’humain au centre de nos choix.

La méthode est un aspect essentiel de l’éducation à l’environnement vers un développement durable.

Elle privilégie :

  • la pratique du terrain pour une confrontation directe à la réalité,
  • le travail de groupe pour créer plus de solidarité,
  • la créativité pour initier de nouvelles voies du « faire ensemble »,
  • la transdisciplinarité pour une approche globale de la complexité,
  • l’exercice du débat pour préparer les acteurs d’une démocratie vivante
  • L’E.E.D.D. est une école de participation amenant chacun à plus de cohérence.

Maurice WELLHOFF fondateur de l’association et de l’écogîte de groupe Le Loubatas à Peyrolles (13)  www.loubatas.org

* C’est ce que j’ai dit à un groupe de travail du Conseil Economique Social et Environnemental, présidé par le climatologue Jean JOUZEL, qui m’a auditionné sur ce thème, le 30 /10/12.
Pour en savoir plus: cf. le Collectif Français pour l’Education à l’Environnement vers un développement durable : www.cfeedd.org