Avant la transition, l’état des lieux en Paca
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Europe Écologie Les Verts porte la réflexion sur la transition énergétique en région PACA, qui va faire l’objet d’un débat national à l’initiative du gouvernement cet hiver.

Nous vivons actuellement dans un monde où le pétrole bon marché est de plus en plus rare, où les gaz émis dans l’atmosphère par les combustibles provoquent des dérèglements climatiques de plus en plus fréquents, et où les centrales nucléaires vieillissantes menacent  de plus en plus de provoquer des désastres sur la santé des populations.

Si nous sommes fatalistes, nous pouvons attendre les crises et tenter de les gérer au mieux. Si nous sommes responsables, nous pouvons les anticiper et agir pour qu’elles ne nous submergent pas. C’est l’objectif de cette transition énergétique que de continuer à disposer dans les décennies à venir de ressources énergétiques suffisantes, tout en se passant des sources d’énergies obsolètes, que sont le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire.

 

Pour réussir ce pari, nous nous appuyons principalement sur la démarche de l’association NégaWatt, qui se résume en trois leviers :

  • Diminuer notre consommation d’énergie en modifiant nos pratiques individuelles et collectives, tout en conservant un niveau de confort de vie équivalent, voire meilleur à aujourd’hui. C’est aller vers  » la sobriété heureuse ».
  • Utiliser des technologies et matériaux qui ont une toute autre efficacité énergétique que ce qui est d’usage d’utiliser depuis des décennies.
  • Remplacer les sources d’énergies polluantes qui ont déjà détruit une partie de notre écosystème planétaire, par des sources d’énergies propres et si possible locales.

 

Pour décliner cette démarche sur la région PACA, nous avons fait un diagnostic :

  • 5 millions d’habitants résidant en PACA consomment 12,5 millions de TEP ( la Tonne Équivalent Pétrole est l’unité qui mesure l’énergie qu’elle que soit sa nature). C’est plutôt une consommation basse par rapport au reste de la France du fait du climat plutôt clément.
  • Cette consommation se divise en trois parties,  un tiers pour l’habitat, un tiers pour les transports, un tiers pour le professionnel.
  • La région PACA importe la quasi totalité de son énergie (pétrole, gaz, nucléaire, charbon) et est productrice d’électricité principalement grâce à ses barrages hydroélectriques. Nous sommes donc très dépendants des autres régions de France, et de l’approvisionnement en ressources par les pays producteurs de pétrole, gaz ou charbon.
  • La région PACA est riche en ressources naturelles (soleil, vent, chutes d’eau, forêts). Le potentiel régional est élevé et insuffisamment exploité.

 

Pour les pistes à proposer au gouvernement , EELV invite au débat tous ceux qui ont conscience de la nécessité de changer de cap en matière d’énergie.

Pour EELV, en ce qui concerne la diminution de notre consommation d’énergie, la région a déjà sur nos propositions enclenché une démarche dans la rénovation énergétique des habitats anciens. Elle devrait être multipliée dans des proportions importantes pour faire baisser drastiquement notre consommation en chauffage en hiver, ou en climatisation en été dans les prochaines années.  Des incitations  à utiliser de préférence à la voiture des moyens de transports sobres en énergie, tels que les bus ou le train existent  déjà grâce à la carte ZOU, à l’initiative d’EELV. De plus, notre climat permet d’utiliser souvent des déplacements pédestres ou en vélo. Des alternatives à l’usage de la voiture sont encore à développer pour en diminuer l’impact des transports sur notre environnement, trop polluant pour la planète, mais aussi pour notre santé.

La mutation de nos appareils énergivores en appareils à basse consommation est déjà bien engagée, que ce soient pour les voitures, les ampoules, l’électroménager, le chauffage,… Un effort financier supplémentaire pourrait accélérer ces changements d’équipements, qui multipliés par le million de foyers que compte la région PACA, entraînerait une forte diminution de la consommation d’énergie en peu d’années.

La production d’électricité à base de charbon, de gaz, ou du nucléaire, doit être remplacée le plus rapidement possible par une production à partir de ressources naturelles renouvelables. Le fournisseur Enercoop, concurrent d’EDF, n’utilise plus déjà ce type de ressource, nocif pour la planète. Les équipements  à taille humaine que sont les panneaux solaires, les éoliennes individuelles, les petites centrales hydrauliques, permettraient déjà avec les technologies actuelles à tous les foyers ou collectivités de produire une partie de leur électricité, et soit de revendre le surplus non consommé, soit d’acheter  ce qui manque temporairement, pour répondre à tout moment aux besoins. C’est le nombre de ces petits équipements qui permettrait aussi de se passer de ces grosses centrales de production électrique, avec leurs pylones de haute tension qui dénaturent notre paysage. La région PACA a suffisamment de ressources naturelles pour devenir autonome en électricité, dans une perspective de forte baisse de la consommation , et de la généralisation des micros centrales de production d’électricité verte, à l’échelle des habitats, des collectivités et des communes.

Le financement des investissements pour accélérer cette révolution énergétique, devrait être un mixte entre les collectivités territoriales et les citoyens soucieux de l’avenir de l’humanité, les gains en consommation venant se déduire du paiement des investissements réalisés.

Enfin, la transition énergétique est un moyen de combattre le chômage, car elle crée de nombreux emplois de proximité pour installer et maintenir ces nouveaux équipements et matériaux. Pour la région PACA, la transition énergétique c’est plusieurs dizaines de milliers d’emplois qualifiés qui seraient créés.

Denis Guenneau,
Coopérateur EELV