Quatre ministres demandent d’accélérer la transition écologique
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Le Monde.fr avec AFP |18.08.2013 à 00h09 • Mis à jour le18.08.2013 à 09h00

La ministre du logement, Cécile Duflot,  le ministre de l’écologie, Philippe Martin, celui de l’agriculture, Stéphane Le Foll, et
celui du développement,  Pascal Canfin, signent dans le Journal du Dimanche une lettre demandant l’accélération de la transition écologique. Dans ce texte, rédigé à l’occasion du séminaire de rentrée de lundi consacré à la France en 2025, ils estiment que « sans une évolution rapide » du système productif actuel, « l’accès aux ressources sera cause de conflits et d’inégalités nouvelles ».

« La question n’est donc désormais plus de savoir si nous allons faire face à la mutation écologique ou non, mais bien si nous souhaitons la conduire ou la subir », disent-il. « En 2025, la France devra avoir relevé le défi de la transition écologique et prioritairement celui de la transition énergétique », ajoutent-ils. « Cette économie écologique pourrait s’articuler autour de trois objectifs majeurs : la prospérité, la soutenabilité et la solidarité », disent-ils.

Selon les quatre ministres, « la prospérité durable permettra de créer des emplois et de réduire les dépenses contraintes des ménages ». « En engageant dès aujourd’hui, la transition des filières industrielles et du tissu économique, il est possible de créer d’ici à 2025 un million d’emplois dans la transition écologique ».

« UN ÉGAL ACCÈS AUX BIENS COMMUNS »

Sur la question du pouvoir d’achat, ils jugent aussi que « réduire les factures d’énergie, de logement ou de transport est un objectif atteignable par une mobilisation des pouvoirs publics et un pacte avec les acteurs sociaux ». Ainsi pour une grande partie des Français « une rénovation thermique efficace couplée à une meilleure gestion de l’énergie, c’est de 50 à 250 euros d’économies par mois possibles suivant les situations ».

La soutenabilité exige pour sa part de « ne pas sacrifier ce projet collectif sur l’autel d’une vision datée de l’activité économique ». « Les gaz de schiste, comme les OGM, procèdent d’une même fonction et induisent un même risque : ils permettent à certaines industries de garantir leurs perspectives financières mais peuvent par le seul déploiement, mettre en péril l’ensemble des autres activités humaines qui les entourent ». « A l’inverse, la soutenabilité est source d’une nouvelle vague d’innovations technologiques mises au service de tous », poursuivent-ils.

Enfin « la condition impérative de la réussite d’une telle transition est de garantir à chacune et à chacun un égal accès aux biens communs : un haut niveau d’éducation et de santé, bien sûr, mais aussi un meilleur accès aux technologies, aux savoirs et au patrimoine naturel », affirment les quatre ministres.

17 août 2013

L’offensive des « quatre mousquetaires » de l’écologie (JDD)

INFO JDD – En plus de leurs devoirs de vacances sur la France dans dix ans, quatre ministres ont remis à Jean-Marc Ayrault une contribution intitulée « Vivement 2025! ».

C’est une copie de plus que Jean-Marc Ayrault vient de récupérer. D’un genre particulier. Cet ancien prof qui avait confié à ses ministres un devoir de vacances sur la France en 2025 a hérité d’un travail collectif. Un texte signé par Stéphane Le Foll (Agriculture), Cécile Duflot (Logement), Philippe Martin (Ecologie et Energie) et Pascal Canfin (chargé du Développement). « Cela me rappelle les quatre mousquetaires », se réjouit Martin, en bon Gersois qu’il est. Longue de trois pages, cette lettre est un vibrant plaidoyer pour une transition écologique choisie plutôt que subie. « Prospérité durable »,  « soutenabilité », et « solidarité » sont  les trois axes de document, que le JDD a pu consulter.

« Nous ferions fausse route en nous contentant d’indexer le projet d’avenir des Français sur la conjoncture économique ou sur les fluctuations du taux de croissance », est-il écrit dans cette missive. « C’est un texte qui est dans le droit fil de la ligne gouvernementale », assure Martin, heureux de « faire naître le débat ».

Arthur Nazaret – Le Journal du Dimanche

samedi 17 août 2013