[GT] De la marche pour l’égalité à l’écologie populaire en PACA 
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Partie de Marseille le 15 octobre 1983 dans l’indifférence générale, une longue marche pour l’égalité et contre le racisme allait rassembler le 3 décembre de la même année près de 100 000 personnes à Paris. L’aspiration à l’égalité de ces jeunes, excédé·e·s par les meurtres racistes à répétition, mais aussi par les violences ordinaires, les humiliations et les brimades de toutes sortes était sans précédent. Cette marche non violente pour une citoyenneté à part entière interpellait l’ensemble de la société sur l’écart entre les valeurs républicaines qu’elle professait et la réalité de la ségrégation et des discriminations raciales.

Malheureusement, trois décennies se sont écoulées et les conditions de vie des jeunes français des quartiers populaires et d’ascendance migrante et/ou coloniale ne se sont toujours pas vraiment améliorées. Et même si quelques initiatives politiques ont bonifié superficiellement certains aspects de la vie quotidienne en surface, même si une petite classe moyenne a pu émerger de ces quartiers, les inégalités, les injustices et les violences ordinaires perdurent et prennent de nouvelles formes. 

Certes, les crimes racistes ont quasiment disparu, mais la situation actuelle reste explosive. La liste est longue : Chômage de masse (taux deux à trois fois plus élevé dans les quartiers populaires qu’à l’échelon national), inégalité scolaire (effet de ghettoïsation dû à la carte scolaire), confrontations violentes et répétées avec la police, conditions de logement indécentes, expulsions des plus pauvres des zones « rénovées », paupérisation galopante ; mainmise des trafiquants de drogue …  jamais remises en cause, ni par la droite, ni par la gauche, ces logiques économiques, sociales et environnementales n’ont fait que s’aggraver. Mais il y a pire : la banalisation du discours du Rassemblement national et son entrée fracassante dans toutes nos institutions nationales et européennes marquent une rupture de génération et un basculement. 

Et que dire de la relégation sociale, de la marginalisation économique et du mépris culturel dont la droite et la gauche partagent la responsabilité. Ils sont aujourd’hui aggravés par les discours et les actes d’un macronisme insolent qui traite les habitant·e·s des quartiers populaires comme une simple variable d’ajustement. Or cette nouvelle génération, au demeurant bien française, malgré les obstacles renouvelés devant elle, a largement contribué au développement économique, politique, social, associatif et culturel de la France. Dans ce contexte de crises où surgissent les monstres de l’intolérance ; lorsque le vieux monde se meurt et que le nouveau tarde à apparaître, nous avons décidé d’agir et d’aller à la rencontre de cette France qui ne parle plus et crie son désespoir dans ce silence démocratique appelé abstention.

C’est en parcourant les quartiers et les villes ; les ronds-points et les territoires de PACA que nous mettrons en œuvre cette volonté de refaire de l’écologie populaire une force de réconciliation et que nous dessinerons ensemble les chemins de l’espoir et gravirons les marches de l’égalité.

-> Rejoins le “Groupe de travail régional quartiers populaires” en cours de constitution initié par Nassurdine Haidari en envoyant un courriel à paca@eelv avec « GT QUARTIERS POPS » en objet.