C // Objectif Terre
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Notre projet commun vise à  transformer la perspective des crises actuelles et à venir pour que change vraiment l’organisation du Monde. La crise que vit notre parti peut devenir une chance pour lui-même et la démocratie : nous sommes tous comptables du désaveu des citoyens envers nos représentants.

Des alternatives se développent et montrent qu’un autre monde est possible et nécessaire, elles peuvent changer d’échelle en étant appuyées, soutenues, relayées par les institutions, et défendues et approfondies par les politiques: tel est le rôle du parti. Pour cela nous, signataires de la motion Objectif Terre, proposons de mettre en débat et en marche un véritable projet de société sur la base de 4 piliers pour regarder tranquillement le ciel sans peur que la maison s’écroule, quatre principes fondateurs en capacité de fédérer les révoltes et les indignations en sachant qu’on ne change pas le monde avec des pratiques et des modèles d’organisation qui ont mené à sa destruction :

  • en l’air : transition énergétique et sobriété
  • sur terre : alimentation, climat et droits de la nature
  • sous terre : remettre l’économie « à sa place »
  • au ciel : la démocratie !

Ayons le courage de saisir l’opportunité du congrès avant que ne se mettent en place ou ne se confirment les tractations de postes dont nous ne voulons plus, qui font de notre parti un « syndicat d’éluEs », qui font des motions « des écuries électorales » et qui détournent de façon catastrophique la voie de la démocratie que nous voulons défendre au-delà du parti. Il en va de sa survie, il en va de notre crédibilité en tant que parti écologiste.

Nous vous proposons la mise en place d’une assemblée constituante, composée d’adhérentEs volontaires tiréEs au sort et ayant pour objet la refonte de nos statuts afin de répondre à la question qui ne peut plus attendre: « quelle forme de parti politique pour œuvrer à la transition écologique ».

Il s’agira d’améliorer la démocratie interne de notre parti mettre fin au carriérisme en limitant la professionnalisation, le cumul et le renouvellement des mandats, en ouvrant à touEs l’accès temporaire à la représentativité. Ce qui pourrait aussi garantir une vraie participation de nos élus aux travaux des instances auxquelles ils participent.

Juliette Chesnel-Le Roux et Louise Crovetti, élus Objectif-Terre lors du dernier congrès au conseil fédéral, ont œuvré dans ce sens et n’ont manqué aucune des réunions d’un conseil fédéral par ailleurs déserté par de nombreux élus.

Il s’agit aussi d’éviter que nos structures ou nos institutions soient détournées de leur objet par des ambitions personnelles ou des conflits nationaux ou locaux. Ce risque est réel, aujourd’hui, pour notre congrès national décentralisé sous l’influence du dilemme marseillaise en cette période de préparation des municipales.

L’assemblée constituante aura pour mission préalable à ses travaux d’organiser « les états généraux de la démocratie » dont l’organisation pourra s’inspirer des cahiers de doléances collectés au sein de l’ensemble des groupes locaux. Au final elle proposera au vote de l’ensemble des adhérentEs le cadre statutaire d’une nouvelle démocratie réellement participative devant ouvrir au renouveau profond.

Cette transformation est pour nous une condition pour que notre parti et ses adhérentEs soient acteurs de cette transformation du monde appuyée sur ces quatre piliers :

 

1.     Transition énergétique et sobriété

Si l’arrêt du nucléaire conditionne la transition, le développement des énergies renouvelable ne peut être un objectif écologiste s’il a pour seul motif de substituer les énergies fossiles par des énergies « propres ». Nous ne pouvons pas demander l’arrêt du nucléaire, de l’extraction du gaz de schiste, la réduction des énergies fossiles  qu’en prônant la résilience, il nous faut limiter drastiquement nos besoins énergétiques. Si nous sommes écologistes nous devons rendre la sobriété désirable, fondée sur le partage équitable des ressources à l’échelle du pays et de la planète.

Penser la décroissance, c’est vouloir sortir d’un monde qui colonise la politique et nos imaginaires, comme nous voulons sortir du monde des armes et du carbone qui ont construit la désastreuse géopolitique mondiale actuelle. Si la récession est à l’opposé de la décroissance, sachons lire dans les mesures qu’elle semble nous « imposer » ce qu’elle porte de désirable : le développement des TER au détriment des TGV n’ouvre-t-il pas un autre rapport au temps, à la vitesse, en rendant du sens et de la valeur à la vie locale et à l’autonomie ? C’est tout le sens du combat contre les Grands Projets Inutiles Imposés. Le concept de « buen vivir » doit être le seul à même de mesurer la richesse d’une société. La notion de progrès est à reconsidérer profondément en jugeant l’histoire de l’humanité comme non linéaire mais buissonnante.

 

2.     Alimentation, climat et droits de la nature

Prendre la terre comme objectif, c’est retrouver nos racines. Nous voulons mettre la défense des terres agricoles et leur exploitation « durable » au cœur de notre action. L’agro-écologie paysanne est la seule agriculture mondialement soutenable. Via Campesina nous montre que refuser la domination mercantile de l’agro-industrie qui fait de nos campagnes des terres sans hommes et sans abeilles, c’est valoriser l’expérimentation locale, les échanges de savoirs et renouer les liens sociaux qui fondent les sociétés humainement vivables. Œuvrer pour la souveraineté alimentaire à l’échelle du territoire c’est aussi soutenir la nécessité d’une alimentation moins carnée et ne plus considérer l’animal comme un produit. C’est ainsi faire de la Nature au sens large un sujet de droit constitutionnel. Soutenir sans réserve les luttes locales contre l’artificialisation des sols c’est également défendre l’accès à tous à un air, une eau et une nourriture saine.

 

3.     Remettre l’économie « à sa place »

« L’économie a transformé le monde, mais l’a transformée en monde de l’économie » Guy Debord avait déjà dit l’essentiel. Les échanges marchands, la consommation, la rémunération ou le pouvoir (devoir) d’achat ne doivent plus être à la base de l’organisation de nos sociétés.

Celles-ci doivent garantir à toutEs un accès aux biens fondamentaux grâce à des modes de coopération entre tous les acteurs. L’extension de la gratuité et la mise en place d’un revenu universel, associée à la pénalisation du mésusage et à la mise en place d’un revenu maximum sont à la base de cette organisation. Biens communs et services publics doivent être étendus et valorisés, à l’exemple de la mise en œuvre d’un service bancaire non spéculatif.

Quant à la dette illégitime, elle n’est pas plus à sa place que l’économie. Son illégitimité tout comme son irréalité ne sont plus à prouver. Seul reste l’argument d’une volonté délibérée de mettre les peuples sous astreinte permanente.

 

4.     La démocratie !

Ouvrir la voie vers une véritable démocratie citoyenne innovante, capable de suivre les chemins de la transition, c’est le principal objectif que doit porter un parti politique écologiste. A nous de faire le pas de côté de l’an 01 d’une nouvelle république.

Comment retrouver un rôle « alternatif » et une organisation susceptible de préfigurer ce que doit être l’organisation démocratique d’une société écologiste ? Le parti doit dès à présent être à l’image de cette nouvelle démocratie. Le mandat court, tout comme la parité, doivent être la règle pour répondre à cette nécessité de transformation démocratique. L’expérience acquise doit être partagée comme le pouvoir délégué provisoirement le temps d’un « congé politique citoyen ». La réduction du temps de travail devient ainsi un outil qui accompagne l’ouverture citoyenne à l’exercice de la politique. Elle ouvre la sphère de la citoyenneté au-delà de l’acte de produire, et devient ainsi un objectif prioritaire des luttes sociales.

Les nouvelles formes de démocraties sociales autogestionnaires ou coopératives doivent de cette façon trouver leur écho au sein même de notre parti : de la rotation des taches et des responsabilités, aux écarts de rémunération il doit en être de même pour les salariés des SCOP comme pour nos élus.

Ainsi, sans attendre la 6e République, vivons  dès à présent le monde que nous voulons pour demain et voyons dans quelle mesure cela nécessite une remise en question profonde de notre organisation et de nos statuts. C’est la condition pour ouvrir la voie de la politique pour touTEs, quel que soit leur milieu, leur genre ou leur lieu d’origine. C’est la raison d’être d’un parti écologiste.