En 2008, deux ans avant la catastrophe de Fukushima (et alors que les brèches du réacteur 4 de Tchernobyl ne sont toujours pas colmatées), le sociologue allemand Ulrich Beck écrivait : « censés garantir la sécurité et la rationalité, l’État, la science et l’industrie nous exhortent à monter dans un avion pour lequel aucune piste d’atterrissage n’a été construite ». A l’entendre, nous ne vivrions donc plus dans la société du risque mais celle du suicide. Qu’en est-il exactement ?
Pour le déterminer, il importe de dépasser la question traditionnelle : un démantellement des infrastructures nucléaires est-il techniquement et financièrement concevable ? Il s’agit en revanche de savoir si un changement de cap est collectivement et profondément souhaité et si, au lendemain des tragédies de Tchernobyl et Fukushima, nous privilégions encore le goût du risque à l’instinct de survie ?
Face à la potentialité de rendre des territoires entiers radioactifs pendant des siècles, comment du reste définir ce goût du risque ? N’avons-nous pas à pousser notre réflexion au delà des seuls cadres sociologiques, économiques et politiques, dans le champ anthropologique, et à interroger le rapport que nous entretenons à la technique dans son ensemble ?
Pour parler plus concrètement : ne portons-nous pas tous, individuellement, une part de responsabilité dans les « choix » opérés par nos décideurs en matière énergétique ? Sommes-nous prêts, psychologiquement, à modifier nos propres comportements pour infléchir ces choix, les réviser, en formuler de nouveaux ?
DÉBAT
Manipuler l’atome après FukushimaQuelles leçons (ne) veut-on (pas) tirer de l’expérience ?
- avec
– Monique Sené (physicienne, GSIEN),
(Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire)
– Roland Desbordes (physicien, Criirad)
Commission de recherche et d’Information Indépendantes sur la radioactivité),
– Michèle Rivasi (députée européenne),
– Gilles Joly (Technologos).
jeudi 13 novembre 2014
17h15 – 19h45
Maison de la Région
61, Canebière
Marseille 1er arr.