Encadrement des loyers : encore un effort !
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TRIBUNE – Les têtes de liste écologistes aux élections régionales de décembre prochain, Emmanuelle Cosse (secrétaire nationale d’EELV) en tête, réclament la mise en place de l’encadrement des loyers dans les 28 agglomérations où le marché du logement est le plus tendu. Et non seulement à Paris, où la mesure entrera en vigueur le 1er août.

Lire l’article sur le site du JDD.

Vous trouverez ci-dessous le lien vers une tribune du JDD que j’ai co-signée avec toutes les têtes de liste EELV pour les régionales

« A partir du 1er août, les locataires parisiens bénéficieront enfin d’une mesure attendue depuis longtemps : l’encadrement des loyers. Il aura ainsi fallu près d’un an et demi pour que cette grande avancée sociale, votée en mars 2014 dans le cadre de la loi Alur portée par Cécile Duflot, soit appliquée dans la capitale.

Cette loi est la première depuis plus de vingt ans à rééquilibrer les rapports entre locataires et propriétaires et son application pleine et entière doit permettre de retrouver un peu de clarté et de sérénité dans un domaine trop longtemps laissé aux mains du seul marché. Il s’agit en effet de renverser la logique à l’œuvre et la croyance trop répandue selon laquelle un logement est un bien comme un autre et que l’on pourrait atteindre un équilibre acceptable pour tous en se contentant de subir la loi de l’offre et la demande. Le logement est un droit fondamental avant d’être un bien sur un marché économique. Et ce droit, au même titre que la liberté d’expression, devrait primer sur le droit de propriété qui pourtant est préservé envers et contre tout.

Pourtant, ce premier pas de l’encadrement des loyers à Paris reste largement insuffisant puisque cette mesure devait s’appliquer, selon l’esprit de la loi Duflot, dans 28 agglomérations* dans lesquelles le marché du logement est le plus tendu.

Elus municipaux et régionaux, candidats aux élections régionales pour les écologistes, nous ne pouvons accepter que nos concitoyens soient de plus en plus nombreux à être privés d’un logement digne. Un logement n’est pas seulement un toit sur la tête, c’est aussi un lieu où se sentir chez soi, c’est la condition première de la dignité humaine. Il est de notre devoir de responsables politiques d’intervenir sur un marché qui dysfonctionne pour permettre à chacune et à chacun de bénéficier d’un lieu de vie décent et digne. Le droit opposable en matière de logement était un premier pas en ce sens, la loi Duflot doit en être un deuxième.

En effet, l’encadrement des loyers constitue une étape indispensable pour casser la bulle immobilière qui a conduit les loyers des grandes villes à doubler en dix ans sans aucune justification autre que celle de la pénurie de l’offre.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a pourtant opposé une fin de non-recevoir aux élus locaux de tous bords qui souhaitent que cette mesure s’applique dans leur collectivité.

Une occasion de ratée, M. le Premier ministre, mais il nest pas trop tard : il est urgent de prendre à bras le corps la lutte contre le mal-logement et à ce titre, l’encadrement des loyers doit s’appliquer partout où le prévoit la loi et ce, dans les meilleurs délais.

Nous prenons acte que vous avez voulu commencer par Paris : mais alors, que Paris, zone la plus tendue de France, soit précurseur – et ce à court terme – des autres villes en attente de cet encadrement salvateur pour la mixité sociale et une qualité de vie partagée.

Le droit au logement, c’est un droit à la ville. Pourquoi alors s’obstiner à ne laisser cette mesure bénéficier qu’à Paris? On ne peut prétendre vouloir lutter contre les déséquilibres, rétablir une égalité entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances, et ne pas leur permettre de choisir leur lieu de vie, première pierre d’une existence choisie et non subie. M. le Premier ministre, si vous voulez agir de manière concrète pour nos concitoyens, faites appliquer l’encadrement des loyers partout. Expérimentons Paris, certes, mais n’en faisons pas un état d’exception, plutôt un galop d’essai pour que le logement devienne de facto un droit fondamental partout en France. »

* Les 28 agglomérations : Ajaccio, Annecy, Arles, Bastia, Bayonne, Beauvais, Bordeaux, Draguignan, Fréjus, Annemasse, Grenoble, La Rochelle, Arcachon, Lille, Lyon, Marseille, Meaux, Menton, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Saint-Nazaire, Sète, Strasbourg, Thonon-les-Bains, Toulon, Toulouse.

Signataires : 

Sandrine Bélier, tête de listes EELV pour les régionales en Alsace-Lorraine, Champagne-Ardennes
David Belliard, co-président du groupe des élu/es écologistes de Paris
Sophie Bringuy, tête de listes EELV pour les régionales en Pays de la Loire
Jean-Alain Cadet, tête de listes EELV pour les régionales à La Réunion
Sophie Camard, tête de listes EELV pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Emmanuelle Cosse, tête de listes EELV pour les régionales en Ile-de-France
Françoise Coutant, tête de listes EELV pour les régionales en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin
Charles Fournier, tête de listes EELV pour les régionales en Centre-Val de Loire
Jean-Charles Kohlhaas, tête de listes EELV pour les régionales Rhône-Alpes-Auvergne
René Louail, tête de listes EELV pour les régionales en Bretagne
Cécile Prudhomme, tête de listes EELV pour les régionales en Bourgogne-Franche-Comté
Gérard Onesta, tête de listes EELV pour les régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Sandrine Rousseau, tête de listes EELV pour les régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Anne Souyris, coprésidente du groupe des élu/es écologistes de Paris
Yanic Soubien, tête de listes EELV pour les régionales en Normandie