François COSTE, économiste en transports, travaillait à la Mission métro et tramway à la communauté urbaine de Marseille. Son rôle : évaluer les projets (Métro/tramway) et les différents scénarii proposés dans le cadre du PDU (Plan de Déplacements Urbains). Aujourd’hui à la retraite, il répond à nos questions : Comment améliorer les Transports en Commun ?

Q : Marseille s’est dotée d’un métro et d’un tramway, mais quand les décisions ont-elles été prises ?

François  COSTE : Dans les années 70 ;  le directeur des services techniques de la ville de Marseille, M. LACROIX (à qui l’on doit le tunnel du Vieux-Port) s’est rendu compte qu’il n’était plus possible de continuer à résoudre le trafic automobile, en créant des voies urbaines, comme ce qui se faisait auparavant. La seule solution ? Développer les transports en commun ! Et l’idée de créer un métro s’est très vite imposée, comme pour la ville de Lyon, d’ailleurs !

Q : Avec l’idée de 2 lignes ?

François COSTE : Oui, dès le départ, on a décidé le principe de 2 lignes : Saint-Charles/Castellane avec 2 stations de correspondance.

Q. : On parle souvent de «rupture de charges» c’est-à-dire le nombre de changements /correspondances pour se rendre d’un point à un autre.

François COSTE : En fait, on s’aperçoit que ce qui est le plus important, c’est la régularité des lignes : il faut que les Transports en Commun soient  aussi efficaces que la voiture.

– le temps d’attente du bus, du métro, ou du tram, doit toujours être le même,

– le temps du trajet est également important; si le métro est le Transport en Commun le plus régulier, il reste des problèmes pour les bus qui sont tributaires de la circulation, des embouteillages, des travaux… Quant au Tram, nous avons quelques problèmes de régularité à Marseille.

Q. : Lesquels ?

François COSTE : le Tram, qui est en site propre devrait avoir un temps de trajet régulier ce qui n’est pas toujours le cas à Marseille, pour diverses raisons comme

– les aléas de la circulation : les carrefours, par exemple
– des feux mal réglés,
– et aussi le conducteur, qui conduit plus ou moins vite ;  ce qui signifie que le temps des intervalles entre 2 Trams n’est pas toujours respecté.

Il est possible aujourd’hui, avec la technologie, de vérifier tous ces points, de savoir exactement ce qui se passe : à la RTM de faire en sorte que ces problèmes soient résolus.

Q. : A Marseille on compte 5 millions de déplacements par jour (en moyenne 4 déplacements par jour) Si on veut diminuer la voiture en ville quelle variante marche ? Quel objectif à définir ?

François COSTE : Il ne faut jamais oublier cet axiome : la voiture, comme le gaz, occupe tout l’espace qu’on lui donne

 Interview réalisée par Emmanuelle MICHEL, Adhérente EELV PACA
Groupe Local Pays d’Aix

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