Pour Leila AICHI, sénatrice de Paris EELV, membre du bureau de la Commission des Affaires étrangères de la Défense et des Forces armées : « Le débat sur les crédits de défense du budget 2012 a, une fois de plus, mis en lumière l’entrisme forcené des lobbies dans le Parlement ».
Lors du vote du Projet de Loi de Finances 2012, le Sénat, tous groupes confondus – droite et gauche – a réduit les crédits prévus pour l’achat de drones. En effet, aucun critère ne justifiait le surcoût de 110 millions d’euros imposé par la solution retenue par le Gouvernement, à savoir l’achat d’un modèle Héron TP, plus cher de 20% que d’autres modèles sur le marché, ceci aux dépens de la recherche franco-britannique susceptible de préfigurer une défense européenne.
Cette position a été confortée par l’ensemble des experts militaires auditionnés par la commission, qui a ainsi été renforcée dans le rejet de cette option.
Dans les heures précédant ce vote, comme dans les jours qui l’ont suivi, les pressions se sont multipliées sur les élus. Lors de la navette, l’Assemblée nationale a rétabli à la sauvette ces crédits.
Alors que le Gouvernement impose des mesures d’austérité sans précédent aux plus faibles, il n’est pas admissible que le Parlement soit ainsi instrumentalisé au service du groupe militaro-médiatico-industriel Dassault, qui importe en France les drones TP.
En deuxième lecture du Projet de Loi de Finances, la gauche sénatoriale a réaffirmé sa position. Les élu-e-s écologistes espèrent que les députés ne reviendront pas sur cette décision, au nom de la transparence, du respect de l’intérêt général et de la bonne gestion des finances publiques.
Les Sénatrices et Sénateurs Europe Ecologie-Les Verts rappellent leur ferme opposition au renforcement de l’arsenal militaire et à l’usage militaire des drones, quel que soit leur prix, et ce plus encore en période de crise budgétaire.
Communiqué du 21 décembre 2011