Le Parlement européen a voté aujourd’hui (543/100/43) pour une objection à une proposition de la Commission européenne visant à alléger les contrôles sur l’importation de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux en provenance de zones proches de Fukushima. Cette objection avait été déposée par Michèle Rivasi en juillet 2017 avec le soutien de ses collégues Sirpa Pietikäinen (EPP), Christel Schaldemose (S&D), Frederique Ries (ALDE)), Lynn Boylan (GUE) et Piernicola Pedicini (EFDD).
Déclaration de Michèle RIVASI, membre de la commission ENVIronnement et santé publique :
« Le vote d’aujourd’hui est une victoire. Le Parlement européen a fait entendre sa voix en s’opposant à la proposition de la Commission européenne prévoyant de réduire tant le nombre de municipalités que d’aliments soumis aux contrôles de contamination radioactive.
L’une des principales préoccupations est que, selon la proposition de la Commission européenne, le riz de Fukushima utilisé dans les aliments pour bébés et jeunes enfants ne sera plus soumis à aucun contrôle. La Commission indique que les niveaux de contamination du riz sont bien inférieurs aux limites maximales établies pour les aliments pour nourrissons par le Règlement (Euratom) 2016/52. Mais pour les groupes les plus vulnérables à la radiation, aucun niveau de contamination n’est tolérable !
Ensuite, la proposition n’exige plus que les États membres envoient les résultats analytiques tous les trois mois via le « Système d’alerte rapide » des niveaux de contamination de certains groupes alimentaires importés de Fukushima et des régions environnantes. Cela n’est pas acceptable ! Comme nous l’avons vu dans le scandale du Fipronil, il est essentiel qu’il y ait une communication continue entre les États membres et la Commission sur les problèmes importants de sécurité alimentaire. Le projet de proposition devrait avoir été accompagné de toutes les informations et analyses afin de permettre un examen complet et correct dès le départ. Nous ne pouvons pas voter à l’aveugle !
Enfin, un autre élément important est le manque de surveillance du Strontium dans ce projet qui n’aborde que les Césiums 134 et 137. Le président de la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a communiqué sur une demande d’autorisation au gouvernement japonais de déverser dans l’océan Pacifique l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs endommagés. Il s’agit de 770 000 tonnes d’eau se trouvant sur le site de Fukushima, où notamment le Strontium est également présent et pourrait contaminer ainsi les fruits de mer dans la préfecture de Fukushima.
Il faut être très vigilants sur les contrôles des denrées alimentaires en provenance du Japon, d’autant plus dans le contexte des négociations de libre-échange en cours entre le Japon et l’UE. La Commission européenne doit montrer plus que jamais qu’elle a effectué les vérifications et analyses appropriées.»
Michèle Rivasi
13 septembre 2017
Une réflexion au sujet de “Le Parlement européen montre sa vigilance sur l’importation de denrées alimentaires en provenance du japon”
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