Les agro-carburants en question ?
Partager

 La Commission a pris en compte leur responsabilité dans l’accaparement et le détournement des terres agricoles réduisant la sécurité alimentaire, accentuant la faim dans le monde, et augmentent les gaz à effets de serre accentuant le changement climatique.

Les agro-carburants : Quel avenir ?

Le Gouvernement français, lui, maintient le taux de 7 % et on annonce des «biocarburants» de 2ème et  3ème génération qui n’auront que des qualités !

Faisons un tour d’horizon !
Les agro-carburants actuels sont tous produits à partir de plantes alimentaires. L’éthanol pur ou un dérivé (ETBE) ajouté aux essences (SP95, 98 et E85) est produit à partir de blé, maïs, betterave, canne à sucre. Dans le gazole et le fuel domestique est ajouté un produit (EMHV ou EMGA) issu des matières grasses et des plantes à huile (colza, tournesol, palmier, jatropha).

biocarburant_1

© Schéma : leblogbio – Droit réservé

http://leblogbio.unblog.fr/2012/12/13/les-biocarburants-une-fausse-bonne-idee/ 

Les agro-carburants de 2ème génération.

Les techniques de production en sont au stade de pilotes de laboratoire, au mieux de pilotes industriels. L’application industrielle n’est pas encore validée économiquement. En conséquence les avantages mis en avant nécessiteront une validation environnementale et économique prenant en compte l’ensemble de la filière.

Les agro-carburants de 2ème génération seraient produits suivant 2 procédés, Thermochimique ou Biochimique, à partir de biomasse ligno-cellulosique, c.à.d. paille, déchets de bois, plantes cultivées (miscanthus) ou taillis à courte rotation (peuplier, saule), ne seraient pas en compétition avec les plantes alimentaires, auraient un faible coût de la matière première et un bilan énergétique positif.

L’utilisation des pailles est défavorable au maintien de la matière organique des sols et entrainera une augmentation de l’usage des engrais. Leur usage thermique est plus efficace. L’éloignement des lieux de production et des usines et la culture des plantes sur des nouvelles terres (après déforestation ?) entraînera une augmentation des gaz à effets de serre.

Le procédé thermochimique (Fisher Tropsch) déjà utilisé depuis 1940 pour la fabrication de carburant (gazole, kérosène) avec du charbon (CtL : Coal to Liquid). Dans ce procédé la biomasse ligno-cellulosique est d’abord gazéifiée à haute température sous atmosphère d’oxygène ou d’hydrogène puis convertie par synthèse catalytique en carburant liquide(BtL : Biomasse to Liquid).

Le bilan et l’efficacité énergétique sont loin d’être positifs.

On peut penser que le seul objectif des recherches est le développement de nouvelles filières utilisant le charbon, le gaz et les pétroles non conventionnels. En Europe 2 pilotes sont en tests.

Le procédé biochimique : On extrait par des techniques physiques et enzymatiques les sucres de la cellulose. Nécessite développement et fabrication par génie génétique de nouvelles souches de fermentation (levures, bactéries et enzymes). Les sucres sont ensuite transformés en éthanol comme actuellement.

Des unités pilotes sont en test aux USA et en Europe. Elles utilisent principalement des pailles (Espagne et Danemark) et des déchets de bois (Suède).

 biocarburant_2© illustration : Marine Hallay – Droit réservé
http://tpe-biodiesel.over-blog.com 

 

Les biocarburants de 3ème génération

Les recherches actuelles pour cette génération de «biocarburants» sont basées sur la production de «bioénergie» par des micro-organismes photosynthétiques. Certains d’entre eux ont la capacité de produire des lipides (source de carburants liquides) ou de l’hydrogène (pour les piles à combustible ou enrichir de la biomasse).

Certains micro-organismes convertissent par photosynthèse l’énergie solaire en énergie chimique et fabriquent, à partir du CO2 atmosphérique, des carbones utilisables dans les carburants liquides ou gazeux. Cette filière de culture d’algues pour produire des biocarburants est présentée comme LA SOLUTION pour un carburant renouvelable.

Avec les technologies actuelles, la production de carburants d’algues (20% des carburants de transport) créerait des pressions insupportables sur l’énergie, l’eau et les éléments nutritifs. Ces agro-carburants doivent donc démontrer productivité, rendement énergétique et capacité à utiliser des eaux usées.

L’évaluation des besoins en terres pour la culture d’algues en fonction des conditions climatiques, de l’eau douce disponible, de l’eau salée, des ressources en eaux usées, des sources de CO2, est nécessaire pour s’informer de la quantité potentielle de carburants d’algues qui pourrait être produite économiquement en France.

Cela nous repousse si loin que la solution se trouve plutôt dans les économies de carburants.

 

Georges BARONI, Adhérent EELV PACA
Groupe Local Draguignan

 biocarburant_3

 © illustration : ecole@domicile – Droit réservé
http://ecoleadomicile.com/biocarburants.html

 

 Participez ! Vous pouvez commentez cet article ci dessous