Le Contexte
Abandonnés depuis plus de 20 ans par les différents Ministères de l’Education Nationale, le service d’orientation et leurs personnels (COP et Directeurs de CIO) n’ont plus les moyens de remplir leurs missions. Les atermoiements actuels autour de la création d’un nouveau SPO tout au long de la vie, confié aux régions, laissent planer beaucoup de doutes et divisent les personnels : La tentation du replis dans les établissements scolaires semble l’emporter, de préférence à un engagement «tous publics» dans la nouvelle organisation, où la place des CIO n’est pas garantie.
Les Enjeux
Bien évidemment, le domaine de l’Orientation a été investi , sans aucun contrôle , par de nombreuses officines privées où les prestations sont facturées entre 300 et 1000 Euros : Jouant sur l’angoisse des jeunes et des familles , on laisse entendre qu’une bonne information sur les formations et les débouchés serait suffisante pour régler la question de l’orientation et on propose du « coaching individuel » pour accompagner les cas les plus « difficiles » ( où les plus rentables ?) . C’est une logique de l’offre qui se généralise et qui occulte la nécessité de laisser du temps à un jeune pour poser ses demandes et se poser les bonnes questions sur son «désir d’advenir». Par ailleurs, 150.000 jeunes, quittent la formation initiale sans diplômes qualifiants : Pour eux pas de « coaching individuel » ….En France, l’orientation, comme la formation, est à plusieurs vitesses et le «droit à l’égalité des chances », une illusion.
Les Alternatives
Pouvons-nous cautionner encore longtemps, un système de formation initiale qui génère stress et angoisse de part l’existence même des procédures d’orientation actuelles, où la décision finale peut ne pas appartenir au jeune et à sa famille (une aberration) et où la plus part des «décrochages» scolaires sont dus à des affectations subies ?
Pouvons-nous accepter une formation continue qui ne fonctionne pas de manière satisfaisante pour les exclus de la formation initiale ou du monde du travail ?
Conclusion et perspectives
Rien ne pourra changer en matière d’orientation, si des évolutions radicales n’interviennent pas dans la formation initiale (Programmes, notations, formation des maîtres, etc).
EELV propose « une éducation émancipatrice pour une société apaisée » autour des valeurs d’autonomie, de confiance, de solidarité et de responsabilité. Dans un monde aux ressources finies, l’éducation et la formation sont au cœur du projet écologiste. Il sera impossible de relever les défis environnementaux et sociétaux avec des citoyens soumis dés l’enfance à un système élitiste, où l’esprit de compétition et l’individualisme l’emporte sur la conscience de soi dans le monde et avec les autres. Si cette évolution concerne toute la société et pas seulement l’école, il est évident qu’une organisation de la formation de 6 à 16 ans, sans orientation ni sélection, est un objectif à atteindre qui serait fondateur de tous les autres changements.
La notion même d’orientation, trop polysémique, devrait disparaître en formation initiale et continue, pour être remplacée par celle «d’aide au choix de formation». En attendant, les personnels du futur SPO, conseillers – psychologues et directeurs de CIO, pourraient parfaitement y garantir une indépendance, une éthique et une déontologie professionnelle humaniste, à l’opposée des dérives consuméristes actuelles.
La gauche au pouvoir et ses alliés écologistes osera t-elle un véritable changement ? Elle ferait une erreur historique si elle y renonçait.
Jean Marie QUAIREL
Coopérateur Groupe Local Avignon,
Directeur de Centre d’Information et Orientation
3 réflexions au sujet de “L’Orientation : A la croisée des chemins du consumérisme ou d’un processus humaniste”
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La correction vient d’être faite. j’avais effectivement buté à la lecture de la version précédente pour le moins contestable !
tout va bien donc.
Merci à toi pour l’essentielle précision.
Serge
…..Je signale une erreur dans le texte, qui en change tout le sens : Dans le paragraphes » lES ALTERNATIVES » , il faut lire : » ……Où la décision finale peut ne pas appartenir au jeune….. »
Jean marie Quairel Directeur de CIO Retraité .
La correction vient d’être faite. j’avais effectivement buté à la lecture de la version précédente pour le moins contestable !
tout va bien donc.
Merci à toi pour l’essentielle précision.
Serge