Montrée en exemple dans bien des domaines, Marseille se voit aussi décerner régulièrement des trophées moins glorieux, et pas qu’en football ou en règlements de comptes. Après le prix du clou rouillé attribué par la fédération des usagers de la bicyclette pour le peu d’aménagements cyclables (14 cm par habitant, contre 1000 fois plus à Strasbourg…), la voici à nouveau montrée du doigt comme la ville la plus embouteillée de France.

Et si les choses étaient liées … Moins on favorise l’usage du vélo, de la marche à pied (trottoirs encombrés…), des transports en commun (pénalisés par le stationnement gênant, et par le manque d’investissements), plus la voiture bouchonne, pollue, étouffe la ville et ses habitants, avec déjà l’équivalent d’une demi-année de vie gâchée par habitant.

Ne parlons plus d’attachement viscéral à la voiture, de culture locale ou de revenus modestes (même vieille, la voiture coûte plus cher que les transports collectifs), parlons volonté politique :

– volonté d’apaiser la ville, d’améliorer la qualité de vie de ses habitants

– volonté d’offrir des services publics de proximité : écoles bien gérées, établissements de soins, équipements sportifs, culturels …

– volonté de ramener la voiture à sa juste part, tant en circulation qu’en stationnement (tarifs adaptés libérant l’espace public, contrôles du bruit, de la pollution des véhicules …)

– volonté de développer les parkings-relais, le covoiturage, l’autopartage et bien sûr les transports collectifs à l’échelle de la ville, mais aussi de la Métropole.

Alors oui, l’agenda de la mobilité métropolitaine adopté fin 2016 ouvre de belles perspectives, mais pour quand ? On sait que les grands projets nécessitent du temps et de l’argent : décidons-les donc vite !  Et en attendant :

– les mesures en faveur du vélo, de la marche à pied et d’un stationnement plus encadré ne coutent pas, voire rapportent !

– elles fluidifient aussi la circulation des bus, qui peuvent être plus fréquents à moyens constants pour la collectivité

– même le train peut être plus fiable et mieux utilisé, en saturant moins la gare St-Charles et en créant un RER entre Aix et Aubagne, avec bus, vélos et parkings à chaque gare.

Les embouteillages et la pollution ne sont pas une fatalité !  Santé publique et bien-vivre méritent une mobilisation générale !