Invité lundi dans la matinale de France Inter, Nicolas Hulot a annoncé qu’il quittait le gouvernement d’Edouard Philippe. En revenant sur les faits d’actualités qui l’avaient amené à mûrir cette décision, le militant écologiste devenu depuis 14 mois Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, a clairement démontré que les priorités de cette mandature étaient trop éloignées de l’urgence écologique pour continuer à se mentir.
Et pour cause, s’il a été un des artisans de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, il n’en demeure pas moins que pour nombre de sujets, il aura concédé du terrain là où il avait espérait faire bouger le curseur du bon côté.
Que ce soit pour les permis pétroliers et les mines d’orpaillages en Guyane, le CETA voté par les parlementaires français auquel il était opposé, le délai repoussé pour une sortie du nucléaire et une vrai transition énergétique, le projet d’héritage dramatique d’enfouissement des déchets nucléaire sur le site de CIGEO à Bure, le renoncement à l’abandon du glyphosate dans la Loi Agriculture et Alimentation, les écarts législatifs avec la Loi Asile et Immigration pour le sort réservé aux migrants victimes eux-aussi du dérèglement climatique, la Loi Élan malmenant la Loi Littoral…
… Et en région, des grands projets coûteux non tranchés sur leur raison d’être comme les centrales Biomasse de Gardanne, les Boues Rouges, le scandaleux dopage à l’huile de palme de la raffinerie de la Mède sont autant d’embûches et d’obstacles semés sur son premier parcours de Ministre d’Etat.
Enfin c’est surtout présence insupportable et omnipotente des lobbies, tournoyant aux abords des ministères pour infléchir le choix de politiques publiques vertueuses et favorables au nouveau monde, qui l’aura fait vaciller.
Là où d’autres auraient fait le choix de nier leur part de responsabilité, sincère et courageux, il a conclu en démissionnant à l’impossibilité d’agir dans une mandature portée par une majorité, niant dans les faits et les actes politiques, l’urgence écologique de notre civilisation.
Europe Ecologie Provence-Alpes-Côte d’Azur partage l’immense désarroi éprouvé par ce combattant respectable d’une Ecologie politique concrète et populaire. Son discours et son intégrité nous inspirent le respect. Il n’y aura aucune récupération politique de notre part. Simplement, comme lui et bien au-delà des clivages politiques, nous disons que la responsabilité de la « tragédie de l’humanité » est portée par le système libéral, que la politique des petits pas n’est plus tenable et qu’il faut que toutes et tous, nous nous engagions pour sauver la planète.
Jean-Laurent Félizia
Porte-parole EELV PACA
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