Concernant les effets néfastes sur la santé deux types de polluants sont particulièrement mis en cause et surveillés :

• Les particules fines  (PM) de diamètre 10 et 2.5 µm qui sont classées cancérogènes par l’OMS depuis juin 2012.

Ces particules fines proviennent essentiellement des imbrûlés des moteurs diésel, de l’usure des pneus et des freins, des pièces mécaniques, de l’abrasion de la chaussée…. Elles pénètrent profondément dans les alvéoles pulmonaires  et passent dans le sang. 60 % du parc auto est diésel en France.

• ·   L’Ozone résulte de la combinaison des polluants primaires sous l’effet des Ultra Violets solaires, il est donc particulièrement présent dans les zones ensoleillées urbaines et péri urbaines. Il pénètre profondément dans les bronches, a un très fort pouvoir oxydant et irritant des muqueuses.
• Les autres polluants : le monoxyde de carbone, les Oxydes d’azote et de soufre, les composés organiques volatils et hydrocarbures  aromatiques. Leurs sources de pollution sont nombreuses : gaz d’échappement, activités industrielles,  chauffage, carburants, peinture, colles…
•  Ils participent également aux pluies acides, à l’effet de serre et au réchauffement climatique, à la détérioration des matériaux, salissures des bâtiments…

Effets reconnus sur la santé

• Pathologies respiratoires : symptômes banaux (toux, écoulements du nez..), irritations des yeux, de la peau, aggravations de pathologies respiratoires, asthmes et allergies, bronchite chronique.
• Pathologies cardio-vasculaires : infarctus, angine de poitrine, troubles du rythme.

On estime qu’habiter à proximité d’un trafic routier intense augmenterait de 15 à 30 % les cas nouveaux d’asthme chez l’enfant, idem pour les pathologies chroniques respiratoires et cardio-vasculaires chez les plus de 65 ans.

Ces pathologies se traduisent par une augmentation de la mortalité respiratoire et cardio-vasculaire, une augmentation des hospitalisations plus marquée chez les sujets âgés et les enfants (bronchiolites) notamment en périodes de pics de pollution.

A long terme, on assiste au développement de cancers pulmonaires, de maladies cardiaques et respiratoires chroniques (bronchite chronique obstructive) et  un risque accru du cancer  de la vessie.

• Quelques résultats en  PACA : on estime que 48% de la population est soumise à des taux de pollution trop élevés.

A Toulon, les moyennes l’été pour l’Ozone sont autour de 104 µg avec des pics à 200  pour une Valeur Limite OMS fixée à 100 µg/m 3 et les moyennes pour les PM 2.5 sont autour de 29 µg/m3 pour une VL fixée à 10 µg /m3.

A noter qu’aux alentours des aérateurs du tunnel, sur le Bd de Strasbourg, les taux d’oxyde d’azote et PM 10 sont encore plus élevés.

En 2012, à Marseille des taux en Particules fines supérieurs aux normes ont été mesurés pendant 100 jours.

Notre région PACA détient un record en nombre de jours pollués/an. Elle encourt pour cela des pénalités fixées par la communauté européenne à 50 000 € / jour.

•  Les coûts induits sont considérables

On estime que si les Valeurs Limites fixées par l’OMS  étaient respectées on réduirait les décès et hospitalisations et les coûts sanitaires induits.

Exemple pour les Particules Fines (PM 2,5) le dépassement de la norme, provoque en Europe 19 000 décès prématurés par an. Ce qui représente un coût de 31,5 Milliards.

Sources bibliographiques :

–    Impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans 9 villes françaises. Résultats du projet européen APHEKOM 2008-2011
–    Institut de Veille Sanitaire, Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, janvier 2013. Laurence Pascal
–    Rapports de l’ASEF – Association de professionnels de Santé Environnement – France
–    Indices ATMO PACA

Vincente CHASTEL, Médecin du travail

Adhérente EELV PACA
Groupe Local Var – Sud Sainte Baume 

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