Pour avoir aidé des migrants en danger dans les Alpes, 7 jeunes risquent 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende. Ils seront jugés le 8 novembre au tribunal de Gap (Hautes-Alpes). Une partie d’entre eux ont été arrêtés le le 22 avril dernier, à l’issue d’une marche solidaire visant à dénoncer le happening du groupuscule Génération Identitaire qui menait une opération spectaculaire au col de l’Echelle près de Briançon.
Les chefs d’accusation à leur encontre sont les suivants : « Aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée. » Aujourd’hui, en France, un acte de solidarité continue d’être passible d’une aussi lourde peine pénale. C’est scandaleux !
Je tiens à apporter ma solidarité pleine et entière pour ces personnes qui n’ont fait que leur devoir moral d’humanité face à l’ignominie et l’inhumanité des politiques migratoires européenne et nationale.
Cet été, le Conseil Constitutionnel a rendu une décision sur le délit de solidarité et le devoir de fraternité sans que les poursuites pénales ne tombent.
Il a en effet reconnu que la solidarité nécessitait d’apporter une aide humanitaire ponctuelle côté français à celles et ceux qui, au péril de leur vie, parviennent à franchir la frontière. C’est le devoir de fraternité. Cette même fraternité dont se réclament les poursuivis devant être jugés cette semaine.
Retenue à Bruxelles au Parlement européen je ne pourrai malheureusement pas me rendre à Gap mais y serai représentée par l’un de mes assistants. J’irai prochainement dans le briançonnais voir comment sont traités les migrants qui arrivent, au péril de leur vie à passer la frontière comme je l’ai fait au printemps à la frontière à Vintimille.
En écho а la récente décision du Conseil constitutionnel qui a reconnu la fraternité comme un principe constitutionnel, je demande :
- la relaxe pure et simple des 7 de Briançon ;
- la fin de la répression policière et de la criminalisation judiciaire envers les personnes qui viennent en aide aux personnes migrantes ;
- l’arrêt immédiat des violences policières dont sont victimes les personnes exilées а la frontière et le respect de leurs droits humains fondamentaux.
Soyons toutes et tous solidaires avec les 7 de Briançon. Toutes et tous mobilisons nous contre le délit de solidarité. Toutes et tous refusons que l’on traite comme des délinquants en bande organisée les personnes qui s’organisent pour porter secours à ceux qui fuient la misère et les persécutions.
Vive les passeurs d’humanité ! Nos droits, nos valeurs et nos libertés ne peuvent être sacrifiées sur l’autel du repli sécuritaire et identitaire.
Contact presse : Sébastien Barles 06 75 00 63 31
Communiqué à la pesse
Lundi 5 novembre 2018
Michèle Rivasi (députée européenne EÉLV)
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