Une éducation, pour qui, pour quoi, quand, comment, où,… ?
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L’éducation nous concerne tous, sur deux aspects essentiellement ; Pour nous même tout d’abord, puisque nous sommes ce que notre éducation nous a fait, et pour nos enfants ensuite, car nous avons une obligation légale et morale de la leur procurer.

De notre naissance jusqu’à notre fin de vie, nous sommes formatés par notre environnement, que ce soit par nos parents, par nos frères et sœurs, nos grands-parents, notre nounou, les personnels de crèche ou d’établissements scolaires, nos amis, notre conjoint, nos collègues professionnels,… Ils nous ont fait ce que nous sommes par leur éducation. Il faudrait y ajouter aussi nos lectures imposées ou choisies, et les médias que l’on lit, écoute, visualise, .., et qui inconsciemment forment le moule de notre identité présente.

Le résultat de cette éducation plurielle est un ensemble de croyances sociétales, religieuses ou politiques, qui nous emprisonnent dans des paradigmes, des tabous, des blocages culturels, basés sur des connaissances que nous pensons solides, alors qu’en fait l’histoire nous montre que  les connaissances acquises d’une époque ne sont plus celles d’aujourd’hui.

Pour retrouver notre liberté de penser en dehors du moule forcément réducteur créé par notre éducation, ce que le philosophe traduit en « se libérer du connu », plusieurs pistes peuvent être suivies dans notre environnement régional.

ñ Diversifier les approches éducatives pour nos enfants bien sûr, mais aussi pour nous même qui continuons à être éduqué par notre environnement actuel. Les écoles pratiquant les pédagogies Montessori,  Freinet, Steiner, ou autres issues de réflexions plus récentes existent dans notre région. Les formations professionnelles de type AFPA , CNAM, GRETA, VAE, voire même d’entreprises privées, utilisent en région PACA avec succès les concepts d’individualisation depuis des décennies avec des résultats tout à fait honorables. Des universités populaires ouvertes à tous ont ouvert tout récemment, dont une sur Aix en Provence. Enfin, ne pas oublier que le monde professionnel est plein d’autodidactes qui se sont formés eux-mêmes, et que l’idéal dans notre société est d’ailleurs d’acquérir les connaissances lorsque l’on en a besoin, plutôt que d’essayer d’engranger un maximum de connaissances dont on n’utilisera ensuite qu’un infime pourcentage.

ñ Diversifier les points de vue contradictoires, en privilégiant le dialogue où l’on écoute l’autre, plutôt que le débat où l’on tente de convaincre l’autre. Nous nous enrichissons de l’altérité, et nous n’avons pas toujours raison.

ñ Privilégier la complémentarité plutôt que la compétitivité. Pourquoi rester sur une vision pyramidale de la société où seuls les meilleurs seront récompensés, alors qu’une vision en toile d’araignée permettrait à tout un chacun d’y avoir sa place avec ses qualités et ses défauts. Des systèmes éducatifs étrangers ont choisi depuis plusieurs décennies de ne plus noter, de ne pas faire redoubler ceux qui sont plus lents à intégrer, et leur société actuelle n’est pas à la dérive pour autant, bien au contraire.

ñ Sortir des chemins de la connaissance imposée que sont les médias de masse, en se tournant vers des médias alternatifs que sont  les radios libres telle que Radio Zinzine,  journaux indépendants tel que Le Ravi, revues régionale telle que Zibeline, des sites Internet tel que Marsactu, etc…

ñ Admettre que le processus d’éducation passe aussi par la démarche « essai erreur », que les enfants utilisent tout naturellement pour leurs consoles de jeux vidéos, ou sur l’ordinateur. Ils les utilisent très vite mieux que nous, sans avoir jamais suivi un cours ni n’avoir lu le mode d’emploi. Apprendre est un processus naturel pour celui qui en a envie. Notre école traditionnelle a du mal à imposer sa vision à une génération d’enfants nourrie de nouvelles technologies qu’ils ont assimilés en dehors du cadre scolaire.

Célestin Freinet a fondé son école coopérative dans le village de Vence, près de Nice. Elle fonctionne toujours et peut se visiter (http://institut-freinet-ecole-de-vence.over-blog.com/). C’est un exemple réussi d’une éducation alternative, parmi d’autres, qui montre que sortir des chemins tout tracés est difficile, mais possible.

Denis Guenneau, Coopérateur EELV

Une réflexion au sujet de “Une éducation, pour qui, pour quoi, quand, comment, où,… ?

  1. Je suis maman de deux enfants qui sont scolarisés à l’Ecole Freinet de Vence. Cette année, le thème principal de recherche des enfants est « l’école de la Biodiversité ». Les enfants ont observé les insectes dans la forêt de l’école, construit des nids et un nichoir à insectes près du potager, et ils font régulièrement des exposés pour présenter leurs « trouvailles » naturelles à leurs camarades. A la cantine, les ingrédients sont à 70% bio grâce à la volonté du personnel de l’école et d’une poignée de parents dynamiques. Mes enfants jouent et apprennent le respect, protégés par « le vieux chêne » qui est au centre de l’école. Pendant la récré ils font des cabanes, grimpent dans les arbres….C’est une école publique mais alternative, les enfants y sont heureux.

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