Voeux 2019 d’EELV Paca
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Voici les voeux 2019 d’EÉLV PACA prononcés par Guy Bénarroche, co-secrétaire régional, le 30 janvier au siège régional à Marseille en présence d’une soixantaine de militant.e.s avant le  partage convivial  de paroles, boissons  et galettes bios !

Bonjour à toutes et à tous, merci à celles et ceux militant.e.s, sympathisant.e.s, curieux, élu.e.s qui sont venus partager ce moment, et excusons toutes celles et ceux qui pris.e.s par leurs réunions, actions, militantisme, ou tout simplement parce qu’ils ont d’autres obligations ou qu’ils sont loin de Marseille, n’ont pas pu venir.

Nous vivons un temps de prise de conscience accélérée de la crise écologique. Á l’heure où les esprits sont enfin disponibles, c’est à nous de remettre en perspective les évènements actuels, de les analyser, les ordonner pour leur donner sens.

Nous avons le choix entre l’effondrement écologique de notre civilisation ou la sortie organisée des énergies fossiles. Cette deuxième option implique de concentrer nos politiques publiques et nos comportements vers les économies d’énergies et la production d’énergie décentralisée issue du renouvelable. Face au cercle vicieux de la dépendance au carbone, nous devons initier un nouveau cycle vertueux de la sobriété énergétique et de la promotion des énergies renouvelables.

Or nous n’arrivons pas à engager les changements nécessaires. Principalement parce que nous demeurons malheureusement prisonniers du mythe de la croissance infinie dans un monde fini. Nous avons relégué la protection du vivant loin derrière la recherche de la croissance.

“On ne peut pas se passer du Charbon’’
“On ne peut pas se passer du Nucléaire’’
“On ne peut pas se passer de la voiture’’
“On ne peut pas se passer des pesticides’’
“On ne peut pas se passer des cultures et élevages intensifs’’ …..

Sous-entendu :

Pour atteindre la prospérité
Pour améliorer la vie de nos enfants
Pour nourrir tous les humains
Pour faire tourner l’Économie et le mythe du Plein Emploi

Se loger, se nourrir, se déplacer, se soigner toujours mieux et partout en dépendrait.

Cela semblerait acquis depuis toujours et pour longtemps. Ceux qui y ont intérêt l’ont vendu sans vergogne, ni état d’âme, utilisant tous les moyens de notre société du spectacle pour aliéner et conditionner : “Il n’y a pas d’autre chemin que celui que nous suivons’’.

Ceux qui ont été dressés à y croire ne l’ont pas remis en cause fondamentalement jusqu’à ce que l’urgence écologique nous ordonne de faire autrement. Nous n’avons pas le choix

Nous avons le droit, et même le devoir, en tant que citoyen.ne, de décider quelle économie nous voulons, au service de quelles valeurs et de quelles finalités. Et posons la question qui en découle :

Quelle société voulons-nous ?

C’est, au fond la question posée à la fois par le mouvement pour le climat et par le mouvement des gilets jaunes en des termes qui aujourd’hui peinent à converger mais qui doivent impérativement se rejoindre si nous voulons parvenir à conduire un changement de modèle.

Pour notre part, nous avançons sous la bannière de la sauvegarde du climat, en demandant une révolution de nos manières de produire et de consommer.

Et pendant ce temps là, le gouvernement actuel, mais aussi une grande partie des autres acteurs politiques ici et ailleurs en Europe et dans le monde, continue à ne rien comprendre (ou ne pas vouloir comprendre) à la nécessité absolue d’agir radicalement. Prisonnier d’une vision où les enjeux écologiques sont secondaires, ce gouvernement n’a pas compris que la transition écologique doit être cardinale. C’est-à-dire que l’ensemble des politiques publiques doit être orienté dans l’objectif de ce changement : les choix économiques, la politique sociale, les réformes institutionnelles, l’aménagement du territoire, la politique des transports, rien n’échappe au devoir de réorientation de notre modèle.

Prenons cet exemple : quelle politique fiscale peut être efficace pour lutter contre la dégradation du climat ? Le gouvernement s’est il posé cette question ? se serait ‘il alors retrouvé face au mouvement de protestation que nous vivons ?

Si le mouvement des gilets jaunes s’est cristallisé dans les profondeurs du pays, c’est que chacun voit bien que les politiques de ce gouvernement et des précédents sont injustes. En l’occurrence, la fiscalité carbone pèse cinq fois plus sur le budget des 10 % les plus modestes que sur celui des 10 % les plus aisés.

Est-ce un hasard si la taxe “diesel’’ et la limitation de vitesse à 80kms/h sont au départ du mouvement social actuel ?

La planification jacobine dans notre pays a conduit à un déménagement de notre territoire alors même que la promesse était son aménagement. Un marché de dupes a été passé avec les françaises et les français : nous allons éloigner vos lieux de vie des lieux de travail, de commerce, de culture ; nous allons éloigner les services publics ; nous allons supprimer les voiies de transport en commun comme les gares ; mais votre autonomie sera garantie par votre automobile. Il y a 45 ans, dans un texte fondateur, « L’idéologie sociale de la bagnole », André Gorz, avait alerté sur les dangers et les illusions de la civilisation du tout voiture, juste après que Jean Baudrillard l’ait fait sur ceux du tout marchandises avec ‘’La Société de consommation’’.

À droite comme à gauche, à travers des choix d’aménagement inconséquents, nos grands planificateurs ont œuvré depuis 50 ans à rendre les françaises et les français dépendant de leurs voitures.

L’écologie politique n’est ni réductible, ni dissoluble dans l’échiquier du vieux monde politique né de la révolution industrielle du 20è siècle.  ‘’On commence par le social et après on s’occupera de l’écologie’’. C’est faire fausse route, la question écologique est une question sociale déterminante. La pensée de ‘’gauche’’ a au fond considéré que le sujet social était la répartition des richesses. Mais la vérité est qu’en omettant de prendre pleinement en compte l’origine de ces richesses, ou de ces ressources ; les conséquences environnementales des moyens de productions ; l’utilité sociale des productions ou la prédation sur la nature qu’elles impliquent, elle a fait une concession décisive aux capitalismes de tout poil : industriel, entrepreneurial, financier, sauvage, d’État …. Sans prise en compte de la question écologique, il ne peut pas y avoir de justice sociale. La question du climat le révèle tardivement aux yeux de toutes et tous.

Les élections européennes notamment, seront pour nous l’occasion de nous adresser à celles et ceux que la pseudo révolution macronienne a laissé sur le bord du chemin. Je leur dis “ne vous laissez pas berner”. Le problème n’est pas la transition écologique. Le problème c’est l’absence de solidarité et l’injustice d’un modèle qui tue la planète et écrase les femmes et les hommes. Le problème ce n’est pas l’Europe, mais la lâcheté des gouvernants qui se couchent face aux lobbies qui nous intoxiquent avec une alimentation nocive, des pesticides dangereux, ou des implants non contrôlés. Notre démocratie est malade des lobbies.

Le basculement aura-t-il lieu ? Qui est ‘’utopiste ‘’ ?

Ce BASCULEMENT qui inversera :

• L’utopie irréaliste et mortelle de notre monde actuel et de sa transformation à la marge économique, sociale, démocratique et sociétale (“moraliser le capitalisme’’ avait dit Sarkozy).

• L’utopie réaliste et nécessaire d’un nouveau modèle de société écologique et post croissance.

Est-ce à ce moment-là que nous devrions renoncer  ?

Alors que la société, les “gens’’, les jeunes particulièrement n’ont jamais été aussi prêts d’intégrer mentalement ce basculement , “conditionnés ‘’ par la réalité de ce qui se passe , plus que par le discours de ceux qui veulent adapter cette réalité à leurs intérêts économiques et de pouvoir.

Nous devons au contraire entraîner, les entraîner, se laisser entraîner avec eux, avec joie , et avec fougue..

Les Écologistes ne sont pas des enfants du vide. Nous ne venons pas de nulle part. Nous sommes issus d’une lignée de femmes et d’hommes qui ont pensé et agi le monde, qui se sont battus pour construire une société humaniste de solidarité, de paix et de respect. Nous ne découvrons pas aujourd’hui la dimension tragique de l’écologie : nous avons payé le prix des larmes et parfois du sang pour faire émerger l’idée que la planète est précieuse et que la vie est fragile. Nous savons qu’on ne construit pas de réponse politique durable par la magie d’un clic.

Certes, nous ne sommes pas nés d’hier. Mais demain nous serons toujours là, Nous sommes les écologistes, et nous en sommes fiers. Nous avons du pain sur la planche et le devoir de faire encore plus aujourd’hui qu’hier.

C’est tout ce que je nous souhaite pour 2019.
Guy Bénarroche
Co-Secrétaire Régional EELV PACA

Une réflexion au sujet de “Voeux 2019 d’EELV Paca

  1. Tres beau discours, tres juste.! Trop fatiguee pour venir je me tiens au courant et continue de parler, d’agir en militante eelv ds mes différents déplacements. A bientôt!! Biz à tous

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