VAUCLUSE |
La conseillère départementale s’appuie sur des chiffres
de 2016 et la condamnation de Monsanto/Bayer
L’issue du procès Monsanto/Bayer (*) n’a pas laissé Sylvie Fare indifférente. La conseillère départementale écologiste vauclusienne vient en effet d’écrire aux ministres de la Santé, de l’Écologie et de l’Agriculture, pour leur demander « qu’une étude épidémiologique sur les cancers et les pesticides en Vaucluse soient financés par l’État et les collectivités locales ».
Elle ajoute : « Cette étude doit être menée comme le souhaite aussi le Dr Borhane Slama de l’hôpital d’Avignon. En effet, comme le soulignait le Dr Slama déjà en 2016, les cas d’hémopathies malignes, telles que les lymphomes, les myélomes et les leucémies sont en augmentation constante dans le Vaucluse. »
André Bernard :
« Nous travaillons à des alternatives »
S’appuyant d’ailleurs sur des chiffres publiés en 2016 par l’association Robin des bois, l’élue écologiste ajoute que « le Vaucluse fait partie des territoires en France et dans le sudest où il a été utilisé et où on utilise encore le plus de Roundup. Ce Roundup, contenant du glyphosate, reconnu comme cancérigène par l’OMS, aggrave aussi la perte de la biodiversité, il doit être interdit. »
Mais peut-on se passer de glyphosate ? Nous avons posé hier la question à André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Vaucluse. « Nous travaillons à des alternatives à cette molécule, la profession agricole paie 130 M€ par an pour financer la recherche, ditil. Nous ne l’utilisons pas par plaisir, mais cette molécule sert à “nettoyer” les parcelles après la récolte, avant la plantation ou avant les semis. Le plus souvent, le but est de détruire le “couvert végétal” qui pousse à l’intersaison. »
Sur l’utilisation importante du Roundup dans le Vaucluse, André Bernard a une explication : « La CAPL (Coopérative agricole Provence Languedoc), qui le commercialise auprès des agriculteurs, a son siège dans le Vaucluse. Mais elle sert aussi plusieurs départements voisins. Or, tout est comptabilisé sur le Vaucluse. »
Le président de la chambre d’agriculture en profite d’ailleurs pour glisser : « On parle tout le temps des agriculteurs, mais en France 40 % du glyphosate est utilisé par la SNCF pour désherber les voies. »
Il se dit d’ailleurs « prêt à débattre sur ce sujet, avec Mme Fare ou avec n’importe qui d’autre. »
(*) Un Américain, Dewayne Johnson, atteint d’un cancer incurable, a récemment fait condamner la société Bayer, propriétaire de Monsanto, qui commercialise le Roundup. Le procès mettait en cause cet herbicide de synthèse, reconnu possiblement cancérigène.
Télécharger l’article du Dauphiné du 17 août
Lire également l’article de La Provence du 18 août 2018.