ITER, arrêtons de gaspiller l’argent du contribuable européen
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Le Parlement européen a voté le 15 janvier une rallonge de 6 milliards d’euros pour ITER tandis que les autorités publiques américaines estiment que la douloureuse pourrait s’élever à 65 milliards à la fin des fins. Comme pour l’EPR et la plupart des grands projets inutiles, les coûts initiaux ont été minorés.

Communiqué à la presse – Strasbourg, le 15/01/2019

 

Aujourd’hui, le Parlement européen a malheureusement voté en faveur d’un rapport soutenant la proposition de la Commission européenne proposant d’allouer 6,07 milliards d’euro à ITER pour 2021-2027. Le projet ITER (de l’anglais : International Thermonuclear Experimental Reactor, signifiant en français : « réacteur thermonucléaire expérimental international ») est un projet de réacteur expérimental à fusion nucléaire en construction à Cadarache (Bouches-du-Rhône) depuis 2010.

Michèle Rivasi, membre du groupe Verts/ALE au Parlement européen au sein de la Commission Industrie, Recherche et Energie, réagit :

“De manière scandaleuse, bien que la Commission propose de dépenser 6,1 milliards d’euros supplémentaires pour la prochaine période du budget européen 2021-2027, le Conseil a décidé unilatéralement de ne pas consulter formellement le Parlement européen. Le Parlement européen a ainsi voté un rapport d’initiative qui appelle dans un considérant à une réforme du traité Euratom qui « conduirait nécessairement à un pouvoir de codécision ». Mais ce considérant n’est pas suffisant pour soutenir ce projet

Les Verts continueront à s’opposer à l’utilisation de l’argent du contribuable européen pour un projet qui ne livrera pas un seul électron de l’électricité sur le réseau.  Le projet a été officiellement lancé en 2006 avec un coût estimé à 5 milliards d’euros et une date pour le début des opérations en 2016. Aujourd’hui le coût est estimé à 19 milliards € et la production du premier plasma est désormais prévue pour décembre 2025.

Le projet ITER ne pourra pas apporter de sitôt de solution miracle au défi énergétique et climatique criant. Sa phase de recherche s’ouvrira dès 2025 et la première fusion nucléaire ne devrait pas intervenir avant 2035. Une éventuelle commercialisation de l’électricité ainsi produite ne pourrait arriver avant 2050.

Il s’agit seulement de la construction et non du fonctionnement de ce projet toujours en cours de construction. Comment garantir que ce coût ne va pas être encore augmenté ? En avril 2018, le département américain de l’énergie a estimé le coût d’ITER à 65 milliards de dollars, c’est le triple du budget annoncé par l’organisation d’ITER*.

Nous appelons à dépenser cet argent dans des projets qui nous aideront vraiment à sauver le climat. Nous devrions utiliser cet argent pour le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et. Nous n’‘avons pas besoin d’un projet centralisé et techniquement démesuré, nous avons besoin d’un projet d’énergies adaptées à leur environnement, modulables et qui s’appuient sur des communautés d’énergies.”

* https://physicstoday.scitation.org/do/10.1063/PT.6.2.20180416a/full/